Inaugurée le 1er octobre, l’Ecole Supérieure du Parfum ouvre ses portes à Grasse. Elle propose, comme à Paris, une formation Bachelor accessible aux lycéens issus des filières générales (S, ES, L option mathématique) et technologiques (STL, STI2D et STAV). Ils pourront par la suite poursuivre leur cursus sur un nouveau Master centré sur les domaines spécifiques de la valorisation et de la commercialisation des plantes, des parfums et des arômes. Il offrira deux options originales : Business international et Valorisation des plantes pour l’aromathérapie et la phytothérapie.

Créée en partenariat avec la mairie, Prodarom, le Syndicat national des fabricants de produits aromatique l’ASFO Grasse et le centre de formation professionnelle aux métiers du Parfum, l’ESP est située en plein centre de Grasse. Elle bénéficie de plus de 600 m2 entièrement rénovés, qui intègrent un laboratoire d’olfaction, un laboratoire de chimie et des salles d’enseignement général.

Pendant ce temps, les différentes promotions de l’Ecole Supérieure de Parfum – Paris (créée en 2011) sont déjà sur le marché du travail. Sa directrice, Chantal Artignan, nous les présente, enthousiaste et fière de cette génération ambitieuse, créative et “qui va de l’avant”. L’occasion aussi de rendre à l’odorat l’hommage qui lui revient…

Objectif de l’école : permettre à tous les étudiants passionnés par l’industrie du parfum, scientifiques ou non, ayant une capacité de travail et une motivation suffisante, de pouvoir s’investir dans des métiers variés. La méthode s’articule autour de quatre axes : analyser, sentir, créer et manager des équipes. Elle répond ainsi aux exigences du secteur du parfum, une industrie complexe aux nombreuses problématiques d’ordre technique, scientifique, créatif, managérial, commercial, voire entrepreneurial. Le cadre est posé.

“Pour concevoir les programmes, je me suis inspirée de la pédagogie anglo-saxonne, plus précisément, canadienne, explique la directrice, biologiste et chimiste, ancienne coordinatrice à l’ISIPCA et ex-Directrice des Programmes à l’IFIC. Pragmatique, basée sur la pratique et l’expérience, cette pédagogie est complétée par une approche européenne théorique, analytique et cartésienne. A l’Ecole Supérieure du Parfum, on apprend et on applique. Ce décloisonnement permet le développement de compétences transversales utiles notamment aux métiers de la création, de l’évaluation, du marketing, en France et à l’international”.

Aujourd’hui 60 % des premières promotions ont décroché leur premier emploi hors de nos frontières. “Par choix, par envie d’apprendre toujours plus à l’étranger, parce que l’industrie de la parfumerie est à échelle planétaire…”, poursuit Chantal Artignan

Un  “Conservatoire” … des odeurs

“La spécificité de l’Ecole Supérieure du Parfum est l’alliance entre créativité et marketing. Même si les fondamentaux en chimie sont indispensables, la part créative des étudiants est fortement encouragée. Rentrer à l’ESP, c’est comme rejoindre le “Conservatoire”, non pas de musique, mais des odeurs. Cela demande aux étudiants de la rigueur, de la sensibilité et de la créativité. Les notes olfactives sont très nombreuses ; les étudiants les appareillent, les composent en accords, en mélodies. Ils reproduisent des symphonies à partir d’un orgue à parfum aux 450 notes, ensuite ils créent… Le travail du musicien et celui du parfumeur sont comparables : pas besoin d’un piano ou d’un instrument pour créer. Avec de l’expérience, cela se passe dans la tête et sur une feuille blanche : l’imagination se libère ! Cependant, cela demande beaucoup de temps et d’entrainement : cinq ans d’étude ne sont pas de trop”.

Les étudiants le savent et ne manquent pas de persévérance. Leur directrice parle d’eux avec autant de fierté que d’admiration : “Ils sont fabuleux, pleins d’énergie et d’idées, très créatifs. La clé de leurs réalisations se trouve dans la confiance que nous leur accordons. Nous leur laissons beaucoup de liberté pour trouver leur voie, selon leur personnalité et leur sensibilité. L’Ecole Supérieure du Parfum a pour ambition de former des esprits différents et complémentaires entre eux, sensibles à une culture et une philosophie du parfum qui passe par l’apprentissage des odeurs car nous entrons dans une ère où les odeurs et leurs pouvoirs sont valorisés”, complète Chantal Artignan.  “L’odorat est complémentaire à tous les autres sens, reconnu comme tel, il prend sa place dans les arts”.

Une Ecole d’Art Olfactif

Ainsi, l’Ecole Supérieure du Parfum relie l’olfaction à l’art au travers de projets pédagogiques de qualité. La peinture, le théâtre, la musique…, tout est prétexte à instaurer des passerelles entre les sens, la créativité et les talents. Une véritable école d’Art Olfactif au cœur de laquelle l’odorat serait pilote !

Ce n’est pas anodin si sa directrice entretient une relation particulière avec ce sens qui semble trouver peu à peu ses lettres de noblesse. “Il y a dans le parfum, une dimension esthétique à laquelle je suis sensible. A 15 ans, en découvrant la colombe de Nina Ricci, que mon frère destinait à notre mère, j’ai été si troublée qu’il me l’a offerte. Le soin avec lequel sont créés les flacons, la fragrance, les publicités, la magie des mots choisis pour parler des parfums, permettent de raconter une histoire sensible et complète et cela me touche” …

Aujourd’hui, la relève d’experts semble assurée. Les étudiants de la première promotion ont d’ores et déjà trouvé un premier emploi dans différents pays – USA, Emirats Arabes Unis, Asie, Allemagne, Espagne, France,… – aussi bien en création, qu’en marketing, réglementation, évaluation ou sourcing. Certains sont en train de créer leur start-up, d’autres ont rejoint des marques et des maisons de création prestigieuses. Leur point commun ? Ils ont en eux la même passion, celle du “plus beau parfum à créer”…

Info : contact@ecole-parfum.com

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