Une exposition des affiches de Mucha au Musée du Luxembourg présente l’illustrateur sous un autre jour. Inspiré par les Parfums, il crée des illustrations très originales… issues de la Parfumerie.

Précurseur de l’industrie de l’image telle qu’elle se développe au XXsiècle, Alphonse Mucha (1860 – 1939) est un artiste tchèque arrivé à Paris en 1887 où il entame une carrière d’illustrateur. Son oeuvre très caractéristique est indissociable du Paris des années 1900 et du style prédominant de l’époque : « l’art nouveau ».

Tout a commencé avec cette affiche. Mucha se trouve par hasard dans l’atelier de l’imprimeur Lemercier. Le directeur de l’imprimerie reçoit un appel de Sarah Bernhardt. Son spectacle Gismonda a du mal à faire salle comble. Il faut une affiche pour attirer un nouveau public.  On est à la veille de Noël 1884 : aucun des affichistes réputés n’est disponible. Le directeur de l’imprimerie se tourne vers Mucha et lui donne 48 heures pour livrer un projet. Lorsque Sarah Bernhardt voit l’affiche, elle a un véritable coup de foudre et décide de travailler avec lui désormais.Par son style, ses couleurs, son format original tout en longueur, l’affiche est révolutionnaire pour l’époque. Lorsque celle-ci sort le 1er Janvier 1996, son succès est immense.

Car Mucha a une griffe. Son style est reconnaissable, fondé sur des principes visuels simples : une jeune femme un peu déshabillée mais pas trop, la ligne sinueuse et l’abondance ornementale. A partir de 1895, il l’applique à tous les produits de ses clients : la compagnie PLM, des maisons de champagne, le papier à cigarette JOB, des parfums, des allégories des arts en lithographie, des affiches et menus des pavillons d’Autriche et de Bosnie de l’Exposition Universelle de 1900. Il publie des modèles de motifs décoratifs afin de faciliter la diffusion de sa griffe. Il dessine des bijoux et produit un savon qui porte son nom, le Savon Mucha Violette. 

Les arts – peinture, danse, musique, poésie – ainsi que les saisons se retrouvent en de sublimes illustrations, tout en délicatesse, en arrondis voluptueux et volutes enlevées. Outre les affiches, les boites et emballages sont aussi supports à création. Ainsi, en 1896, alors qu’il travaille sur l’affiche du Lance parfum Rodo, on lui demande de dessiner aussi l’étiquette et les boites des flacons de parfum. Les contenus importent peu. On se prend à imaginer pareilles œuvres dans notre salle à manger ou notre salle de bain…

L’artiste s’inspire de motifs ornementaux, japonais, celtiques, grecs, islamiques. Il est aussi très influencé par ses origines slaves. A partir de 1896, il introduit beaucoup d’éléments traditionnels de son pays d’origine  (fleurs, robes et motifs botaniques inspirés de l’artisanat populaire morave). Les halos que l’on retrouve sur beaucoup de ses oeuvres rappellent en effet les icônes byzantine.

Mucha est devenu l’un des imagiers les plus célèbres de son temps. Plusieurs de ses affiches sont devenues des icônes et, pour une fois, le terme est juste puisque l’artiste se réclamait de l’art byzantin. L’exposition présente une centaine de pièces dans une scénographie à arcades : les affiches des plus connues au moins illustres, des peintures à ambition mystico-humaniste et le cycle L’Epopée slave qui l’a occupé plus de vingt ans, jusqu’à son achèvement en 1928. Cet ensemble monumental de scènes historiques et religieuses est présenté sous forme de film. On découvre aussi des photographies de lui-même, de ses amis et de ses modèles dans l’atelier.

Jusqu’au 27 janvier

https://museeduluxembourg.fr

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