Les chiffres parlent d’eux mêmes : 65 % d’employées, cinq femmes et cinq hommes au CODIR. « Féminité, égalité et parité » pourrait être le slogan de Sarenza, mais pas seulement. Sa directrice générale, Hélène Boulet-Supau a encore bien d’autres valeurs à partager, d’une voix douce et ferme, déterminée et passionnée.

« Ma définition du bonheur professionnel ? Etre heureux de se lever le matin pour aller travailler. Concilier vie pro et vie familiale ». Ce qu’elle ne parvenait pas à vivre en débutant sa carrière comme audit financier chez Arthur Andersen avant de rejoindre le groupe Pierre & Vacances comme Directrice Financière. « Je n’étais pas heureuse. J’ai cherché des projets et me suis lancée dans l’entreprenariat ».

Depuis, la DG de Sarenza, cette grosse boite à chaussures de 350 personnes, mère de quatre enfants de 13 ans à 24 ans, semble avoir bel et bien trouvé le bonheur et du temps pour partager ses convictions.

La première concerne ses équipes et collaborateurs. « Exigence – Fun – Do More With Less » sont les valeurportrait-hbss inscrites dans la charte de l’entreprise installée au cœur de Paris depuis 2007. « , c’est d’abord un plaisir égoïste, mais c’est surtout de l’énergie positive pour l’entreprise. Je suis proche d’eux, à leur écoute et ils savent que je suis attachée au respect des autres, à la bienveillance et à l’honnêteté intellectuelle ».

Ce sont aussi ces valeurs qu’elles inculque à son quatuor d’enfants qui, à la maison, « exigent chacun une attention individuelle pour des échanges et des discussions : cela nécessite organisation et disponibilité » conçoit Hélène… Elle sait par ailleurs se déconnecter « et passer deux jours sans consulter ses mails ». Par manque de temps, cette business woman dit être peu connectée sur les réseaux sociaux mais extrêmement sensible à la place du numérique en entreprise comme à l’école.

Aborder l’éducation fait d’ailleurs vibrer cette jeune quinqua : « Je constate à quel point l’ouverture du champ des possibles manque cruellement dans les établissements scolaires. Pourquoi si peu de jeunes filles s’orientent-elle vers les filières numériques, électroniques, informatiques, et digitales ? Cette inégalité se ressent dans les études puis en entreprise et dans les salaires ! Chez Sarenza, il y a 70 hommes dans le service informatique et 5 femmes, c’est une vraie perte d’opportunité pour l’entreprise et pour les femmes… ».

Face à cette inégalité et ses raisons, Hélène fait un autre constat qui lui tient à cœur, celui de « la perte des repères à l’école, qu’ils soient laïcs et républicains ou religieux. Les équipes pédagogiques transmettent plus de connaissances que de valeurs, même si l’éducation civique a tendance à revenir dans les programmes. Ces repères permettent aux enfants de mieux se situer et de devenir des adultes solides ». Dès qu’elle en a l’occasion, Hélène prend la parole sur ce sujet de l’égalité, revendiquant son féminisme qui la rend « sensible à tous les manifestations d’injustice ». Humaine, attentive, persuadée que les femmes ont autant de talents que les hommes, Hélène a permis à Sarenza de recevoir le label Afnor pour l’égalité professionnelle (2014) ; après avoir reçu elle même Prix de la veuve Cliquot de la femme d’Affaire 2013 ; et enfin l’entreprise a été élue en 2016 Great Place to Work pour la cinquième année consécutive…

De quoi tourner la tête de notre talentueuse patronne ? Pas du tout : aussi modeste que déterminée, elle poursuit le combat contre les stéréotypes et l’égalité professionnelle, plus convaincue que jamais que « ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne fait pas les choses ; c’est parce qu’on ne les fait pas qu’elles sont difficiles ».

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